Les annonces du nouveau gouvernement allemand ont trouvé un écho au sein de la gauche française – l’ex-ministre Benoît Hamon allant même jusqu’à écrire sur son compte twitter : « je suis allemand ». En cause, son orientation « progressiste » et sa coloration écologiste. Les Verts allemands ont en effet la charge de plusieurs ministères clefs, tandis que le chancelier Olaf Scholz a d’ores et déjà fait de la protection du climat son cheval de bataille. On aurait tôt fait d’y voir un changement de paradigme. Ce n’est en effet pas la première fois que les Verts allemands participent à une coalition gouvernementale, à l’échelle fédérale ou régionale. Leur bilan n’est pas des plus reluisants : sans même évoquer leur adhésion enthousiaste au libéralisme économique et leur allégeance aveugle aux États-Unis, les Verts allemands se sont révélés capables de larges accommodements avec les entreprises polluantes. Par Sascha Döring, traduction de Mathieu Taybi.
Les deux dirigeants des Verts, Annalea Baerbock et Robert Habeck, ont respectivement hérité du ministère des Affaires étrangères et du ministère de l’Économie, de l’Énergie et de la Protection du climat. En d’autres temps, c’eût été une révolution. Mais les Verts allemands ne sont plus ceux des années 1980.
Cette force composite agrégeait en son temps des courants pacifistes et anti-nucléaires, ainsi que divers vestiges de la gauche radicale des années 1970. Aujourd’hui, les Verts sont largement perçus comme des centristes aussi désireux que familiers du pouvoir politique. Leurs dirigeants ont donné au parti une image de force libérale et pragmatique : clairement pro-européens, progressistes quant aux droits des femmes et des minorités, modérés quant à la régulation des grandes entreprises. [...]
Que la dirigeante des Verts Annalena Baerbock ait loué des initiatives telles que la nouvelle usine Tesla dans le Brandebourg – bien qu’Elon Musk ait déclaré qu’il n’y permettra ni syndicats ni conventions collectives – n’est donc pas pour surprendre.
Les dirigeants des Verts Robert Habeck et Annalena Baerbock ont fait des efforts conséquents pour améliorer leur image auprès de l’industrie allemande.
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Les responsables des Verts préfèrent mettre en avant leur « progressisme » culturel que tenir un positionnement marqué sur les questions relatives au logement, au droit du travail ou à l’État-providence.
La vision géopolitique des dirigeants Verts allemands est marquée par un néoconservatisme ouvert ou latent, similaires en cela à leurs homologues français.
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Habeck a récemment déclaré que tout gouvernement de coalition comprenant les Verts et Die Linke ne serait possible que si ces derniers acceptaient la participation à l’OTAN. Cela en dit long sur l’évolution Verts, autrefois fortement liés au mouvement pacifiste. Tandis que Die Linke continue de promouvoir la sortie de l’OTAN et la pacification des relations avec la Russie, les Verts manifestent un soutien inconditionnel à l’alliance militaire occidentale ; ils comptent au nombre des forces politiques les plus hostiles à la Russie.
S’ils plongent leurs racines dans le mouvement pacifiste, les Verts se sont rapidement convertis aux interventions humanitaires menées par l’OTAN en faveur de la démocratie occidentale.
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" Des néolibéraux à bicyclette " : quand les Verts allemands gouvernent
Les annonces du nouveau gouvernement allemand ont trouvé un écho au sein de la gauche française - l'ex-ministre Benoît Hamon allant même jusqu'à écrire sur son compte twitter : " je suis all...
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