
Le 15 avril, le 1er ministre a détaillé plusieurs dispositifs intégrés au projet de loi de finance rectificative.
Ce dispositif contient plusieurs mesures sous forme de primes pour les soignants qui ont été « en première ligne » dans la lutte contre l’épidémie, mais aussi pour les fonctionnaires de la fonction publique d’état et territoriale (enseignants qui ont gardé les enfants, fonctionnaire de police, surveillants pénitentiaires, douaniers…).
Cette prime « au mérite » sera fixée au cas par cas, et apparemment de façon totalement arbitraire. Elle sera « nette de tout » c'est-à-dire défiscalisée et désocialisée. Nous n’en verrons aucune trace sur nos retraites.
Cette prime ne s’avèrera utile qu’à très court terme pour ceux d’entre nous qui sont éligibles. Mais celle-ci ne résout aucun des problèmes que l’hôpital public rencontre au quotidien et qui sont dénoncés depuis plusieurs années :
- Soumission du système de santé à une logique comptable (tarification à l’acte) au détriment de la qualité des soins,
- aucune création de postes qui manquent cruellement pour assurer un accueil décent et des soins de qualité au public,
- aucune assurance d’un paiement des heures supplémentaires si souvent passées à l’as,
- aucune revalorisation salariale, qui reconnaitrait le mérite quotidien des agents hospitaliers au long court.
Nous, agents hospitaliers signataires de ce courrier refusons le principe de cette prime pour se taire. Nous exigeons un arrêt du démantèlement du système publique, un salaire décent pour chaque agent, et des moyens humains et matériels afin que perdure en France un accès aux soins de qualité pour tous.
Par cette action nous sommes solidaires des malades que nous soignons, des autres agents de la fonction publique territoriale ou d’état, ainsi que des acteurs du privé, commerçants et salariés, que cette crise impacte grandement et qui pourtant soutiennent l’hôpital par de nombreux gestes de générosité.
Source : https://www.change.org/p/responsables-politiques-soutenir-l-h%C3%B4pital-public-balancetaprime
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