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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
27 mai 2019 1 27 /05 /mai /2019 06:29
Image tirée du film " Les Nouveaux Chiens de Garde" de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat - Et l'émission d'Eric Brunet dont il est question ci-après
Image tirée du film " Les Nouveaux Chiens de Garde" de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat - Et l'émission d'Eric Brunet dont il est question ci-après

Image tirée du film " Les Nouveaux Chiens de Garde" de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat - Et l'émission d'Eric Brunet dont il est question ci-après

par Guillaume Lancereau,

 

Le mercredi 24 avril, sur RMC, Éric Brunet consacrait son émission à la promotion du dernier ouvrage de l’historien Claude Quétel : Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française (Tallandier, 2019) [1]. Dès les premières secondes, le ton est donné. L’invité de Radio Brunet « a plutôt envie de se payer la Révolution française et la façon dont on en parle depuis des décennies » (0’30), d’après l’animateur qui ne voit lui-même dans l’événement qu’« une espèce d’espace qui a laissé la dictature et la folie meurtrière se développer » (1’20). Cet accueil réservé, à une heure de grande écoute et sans contradicteur sur le plateau, à un historien-pamphlétaire en passe de devenir une référence intellectuelle dans la nébuleuse de la vulgarisation contre-révolutionnaire [2], appelle quelques réflexions sur les formes et enjeux de cette médiatisation du discours sur l’histoire.

Au sein de l’espace médiatique, les éditorialistes et animateurs distribuent la parole et contribuent ainsi à produire les standards de légitimité intellectuelle. Dans l’ensemble, l’opinion des chercheurs universitaires s’y trouve moins souvent sollicitée que celle des chroniqueurs et autres figures d’« experts » médiatiques [3]. De surcroît, les points de vue des uns et des autres tendent à être considérés comme équivalents, ce qui permet régulièrement auxdits chroniqueurs de balayer d’un revers de main les conclusions de travaux universitaires : ainsi lorsqu’un Éric Zemmour ou un Alain Finkielkraut sont jugés légitimes à désavouer le travail historiographique développé par une cohorte d’historiens de métier dans l’Histoire mondiale de la France dirigée par Patrick Boucheron, professeur au Collège de France – « une arme de gros calibre au service de l’historiquement correct » selon Zemmour ; « un bréviaire de la bienséance et de la soumission » d’après Finkielkraut [4]. Il n’en va pas autrement, d’ailleurs, dans le cas de la sociologie, puisque tout chroniqueur de télévision ou de radio s’estime manifestement autorisé à contester en plateau les conclusions empiriques des enquêtes menées depuis trente ans par les Pinçon-Charlot.

Cette remise à plat de la légitimité intellectuelle s’avère toutefois à géométrie variable : les titres et diplômes universitaires peuvent, en effet, avoir une certaine valeur, mais seulement dans le cas où leur porteur développe une thèse conforme à celle des tenants du pouvoir médiatique. L’entretien d’Éric Brunet et Claude Quétel, le 24 avril sur RMC, en donne une illustration. Charmé d’entendre un discours en tous points semblable à ses représentations contre-révolutionnaires de l’histoire, l’animateur n’a de cesse, au long de cet échange complaisant, de marteler les titres de son invité : ancien directeur de recherches au CNRS, ancien directeur scientifique du Mémorial de Caen, « un historien sérieux » (8’30), « un historien de première catégorie » (21’30) ! [...]

« Vous êtes historien, vous ? »

Les mêmes variations s’observent dans le rapport à l’opinion des auditeurs. Alors que la parole des intellectuels universitaires est souvent dépréciée comme une expression élitiste contraire au « bon sens » populaire, nous assistons à l’inverse, dans l’émission d’Éric Brunet, à la disqualification de la parole d’un auditeur, certes critique, face à celle de l’historien au statut validé par l’animateur. Un moment-clef de l’émission est en effet l’intervention d’un certain Daniel, de Voiron (Isère). Dès que celui-ci intervient pour dénoncer l’obsession de Quétel pour le « génocide » vendéen, les « morts » de la Révolution et la référence permanente à la « terreur », l’objection d’Éric Brunet ne se fait pas attendre : « Vous êtes historien, vous, Daniel ? » (22’10).

[...]

Sur le plateau, Éric Brunet est donc le seul à autoriser la tenue d’un discours légitime sur le passé. Le fait est notable et d’autant plus dommageable que les rares figures historiennes conviées à « Radio Brunet » appartiennent dans leur écrasante majorité au sérail des « historiens de garde » [6].

[...]

L'article intégral ici : https://www.acrimed.org/Un-enieme-proces-de-la-Revolution-francaise-par

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