Dans un contexte mondial de course au cobalt, le Congo conduit une gestion plus souveraine de ses richesses naturelles. Le nouveau Code minier renforce les conditions sous lesquelles les entreprises multinationales peuvent extraire ce minerai. Le pays renégocie aussi ses contrats avec les multinationales, conclus sous le Code minier précédent qui faisait la part belle aux grands groupes. Ce revirement ne plaît pas au secteur minier privé qui s’organise en lobby pour défier le gouvernement de Kinshasa. Contrairement à ce qu’on pourrait penser : ce lobby n’est pas purement occidental. Et les miniers agissent aussi individuellement à l’instar de Glencore, le premier producteur mondial de cobalt dans ses concessions congolaises, ou du kazakh ERG, qui semblent assécher le marché pour influencer le prix du cobalt, à la hausse bien sûr.
Ni l’adoption du Code minier, en mars 2018, ni sa mise en application ne font l’unanimité. C’était prévisible. Plusieurs indices annonçaient l’émergence d’un conflit majeur entre le gouvernement et le secteur privé.
En mars 2015, lorsque le gouvernement a envoyé un brouillon du nouveau Code au parlement, la Chambre des Mines a vu rouge en raison de « la chute récente des prix des matières premières » et appelait à une extrême prudence parce que « tous les gains impressionnants de la décennie précédente risquent d’être renversés. (…) Les propositions fiscales favoriseraient inéquitablement l’État et refuseraient un juste retour sur leurs investissements aux investisseurs ». Pour mémoire : des gains impressionnants avaient effectivement été engrangés, mais ils avaient été transférés à l’étranger, comme nous l’avons démontré dans l’article « Le Congo, exportations libérales des richesses ».
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Plus de 100 entreprises industrielles privées, de tailles différentes, sont actives dans le secteur minier au Congo, à côté d’une demi-douzaine d’entreprises étatiques. Du cuivre et du cobalt sont produits dans environ 120 sites [4]. Mais qui sont les principaux miniers congolais dans le secteur du cobalt ? Fin 2018, plusieurs sources les ont répertoriés. Parmi elles l’agence Bloomberg mais aussi l’entreprise Trafigura, grand négociant de matières premières non coté en bourse. [5] Le graphique ci-dessous reprend le classement des producteurs de cobalt.
Envolée du prix de la tonne de cobalt en dollars (2016 – 2018). Source : London Metal Exchange, consulté le 22 mars 2018.
Tableau. Les entreprises du cobalt au Congo et leur part de la production en 2017
29% | Mutanda Mining | Glencore, Switzerland |
21% | TFM | CMOC, China |
9% | Tilwezembe | Other D.R.C. including artisanal mining |
8% | Luiswishi | Congo Dongfang Mining, Zhejiang Huayou Cobalt, China |
6% | Ruashi | Ruashi Mining, Jinchuan Group, China |
5% | Etoile | Etoile/Usoke, Shalina Resources/Chemaf, U.A.E. |
4% | Mukondo | Boss Mining, ERG, Luxembourg |
4% | Kamoya | Kamoya, Wanbao Mining Ltd. (Comika), China |
4% | Diverse | Metal Mines, Nanjing Hanrui Cobalt, China |
3% | Big Hill | Big Hill, GTL, Belgium/Cuba |
3% | Kisanfu | Somika, Somika SPRL, D.R.C. |
3% | Diverse | MJM, Jiana Energy, China |
2% | Kalumbwe-Myunga | MKM, CREC, China |
1% | Dima | Sicomines, CREC, China |
N/A | Kamoto | Glencore, Katanga Mining/KCC, Switzerland |
Source Bloomberg (basé sur Darton Commodities)
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L'article intégral ici : https://www.investigaction.net/fr/congo-les-multinationales-inlassablement-en-opposition/
Ci-dessous d'autres aspects, notamment le travail des enfants, des activités de ces multinationales.
"Régulièrement épinglée dans des affaires de pollution et abondamment citée dans les « Paradise Papers » [16], la multinationale Glencore qui emploie plus de 150 000 personnes à travers 50 pays du monde (chiffres de 2016), enregistre pour sa part un bénéfice net en hausse de 319 % sur un an, à 5,78 milliards de dollars en 2017. « Notre performance en 2017 est la plus forte de notre histoire », indique, satisfait, Ivan Glasenberg, pour qui la performance n’est pas des moindres non plus puisqu’il empoche une rémunération stable de 1,5 million de dollars en 2017, sans compter 242,4 millions de dollars de dividendes sur la base de ses 8,40 % de droits de vote dans la société [17]." Article complet ci-dessous.
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