Texaco, Et pourtant nous vaincrons, Sophie Tardy-Joubert, Pablo Fajardo et Damien Roudeau, Les Arènes BD — Amnesty International, 136 p. 20 EUR.
Le récit de Pablo Fajardo, son combat judiciaire de 25 ans a été adapté en BD par Sophie Tardy-Joubert. Journaliste, elle avait longuement rencontré Fajardo lors de voyages en Équateur. Elle en avait fait un long portrait pour la revue XXI. Mais restait une certaine frustration, celle de ne pouvoir raconter davantage l’imbroglio judiciaire. "C’était frustrant de se limiter à la seule personnalité de Pablo, alors qu’il y a tellement de gens derrière et tellement de choses à raconter. Il y a des épisodes qui tiennent autant de l’espionnage que du polar", précise-t-elle.
Faute d’images, impossible de faire un film de cette histoire. "Comme je vis avec un dessinateur et que l’on rêvait de travailler ensemble… c’était l’occasion."
La BD s’est donc imposée comme une évidence pour porter le souffle narratif de cette saga de 25 ans. Derrière l’histoire économique et judiciaire, il y a l’histoire des gens et il fallait leur donner vie, par le dessin. "Fondamentalement, je pense qu’il faut faire connaître cette histoire même si elle est assez indigeste si on s’en tient aux procès et aux milliers de pages du dossier. La BD permet de rendre accessible quelque chose de compliqué. Quand on travaille sur un tel sujet, c’est presque un devoir de le rendre accessible, d’être pédagogue. C’est une manière un peu plus ludique de rentrer dans un sujet."
Effectivement le récit très documenté, même s’il est aussi très orienté, reste particulièrement fluide et se lit comme un roman. Très réaliste, le dessin de Damien Roudeau, chatoyant dans ses couleurs, parvient très bien à éviter les pièges des scènes de prétoires et un récitatif pourtant omniprésent. LOF
Texaco, Et pourtant nous vaincrons, Sophie Tardy-Joubert, Pablo Fajardo et Damien Roudeau, Les Arènes BD — Amnesty International, 136 p. 20 EUR.
Jan Fremon ( avocat des parties civiles dans le procès Eternit en Belgique) : "Il y a clairement un déséquilibre entre le plaignant et les multinationales dans ce cas de figure. Déjà en ce qui concerne l’accès à la justice. Le plus souvent les victimes sont pauvres ou disposent de moins de moyens que l’entreprise incriminée et n’ont que peu ou pas d’accès à la justice dans le pays de la maison-mère"
"Face aux multinationales, il n'y a pas de justice possible"
Pablo Fajardo, avocat équatorien, se bat depuis 25 ans contre Chevron pour obtenir la dépollution de sa région. Un combat gagné... contre une coquille vide. "Il y a bien un jour où on finira p...
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