Le Vietnam vient d’interdire sur son sol l’usage du célèbre glyphosate, fleuron du géant euro-étasunien Bayer-Monsanto, mieux connu sous son nom commercial Roundup. Cette décision, dans le sillage de la résistance de l’agro-écologie cubaine contre l’agrobusiness depuis les années 2000, s’inscrit aussi dans une politique nationale qui avait déjà infligé à Monsanto une première défaite juridique concernant le funeste « agent orange », puissant désherbant jadis utilisé dans le génocide étasunien des vietnamiens (plus de trois millions de victimes atteintes de cancer jusqu’à aujourd’hui dans le pays). Monsanto a d’ailleurs été condamné à verser des indemnités aux victimes.
Bayer-Monsanto, d’autant plus vorace qu’il est désormais quasiment seul sur le marché mondial, ne se laissera pas faire et s’apprête à déposer des recours contre le Vietnam auprès de l’OMC pour lui infliger des sanctions économiques.
La firme est d’ailleurs engagée dans une véritable guerre médiatique pour cacher les effets néfastes de son produit phare, avec la volonté de « ne rien laisser passer » (« Let nothing go », mot d’ordre d’une véritable contre-offensive planifiée dans les documents internes à Monsanto, dévoilés en 2017 par les “ Monsanto Papers ”). Deux plaignants atteints de lymphomes ont eu récemment gain de cause (aux EU et en France) contre Monsanto, avec des effets médiatiques qui ont déjà bousculé le géant... pendant que 4000 cas sont encore en attente de jugement !
Le centre de cette contre-offensive, dévoilé par les “ Monsanto Papers ”, oppose l’OMS qui avait classifié en 2015 le glyphosate comme « cancérogène probable » (effets avérés sur les mammifères de laboratoire mais pas encore sur l’homme) à l’AEPC (Agence Européenne de réglementation des Produits Chimiques). Cette dernière, qui a déclassifié le désherbant en 2017, s’appuyait en effet sur des résultats d’analyse dont les auteurs ont travaillé dans le privé pour Monsanto ! Un conflit d’intérêt qui en dit long sur les lobbies européens sans scrupules qui, par la voie de pseudo-organismes officiels, piétinent les intérêts de la population pour répondre aux exigences de profit maximum des grands monopoles de l’agrochimie. A plus forte raison quand la firme en question devient « européenne ». [...]
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