Il y a exactement cent ans, le 19 janvier 1917, Rosa Luxemburg était assassinée, avec la complaisance des sociaux-démocrates allemands, qui l’avaient exclue du Parti social-démocrate en janvier 1917, avec tous les membres du parti opposés au vote des crédits de guerre. Son corps est jeté dans une rivière. Karl Liebknecht, premier député allemand qui a voté contre les crédits de guerre, contre les ordres de son parti, est assassiné le même jour qu’elle. Elle venait de passer plusieurs années en prison, condamnée pour "trahison" parce qu’elle s’est opposée à la boucherie inter-impérialiste à venir. Tout au long de sa vie, Rosa est restée une révolutionnaire intransigeante, dénonçant sans relâche la guerre à venir. Cela lui vaudra d’être inculpée d’" incitation publique à la désobéissance".
Au lendemain de la guerre, elle soutient les mouvements révolutionnaires partout en Europe, et en Allemagne où elle a choisi de militer.
Dans toute l’Europe, les ouvriers et paysans revenant du front, savent que des millions d’hommes sont morts dans une guerre qui n’est pas la leur, inspirée par la soif de profit et en particulier, par la volonté des grandes puissances de se repartager les colonies et la domination des peuples. Dans nombre de pays, ils se soulèvent et la colère gronde. Le suffrage électoral universel (mais sans le vote des femmes) est alors accordé dans de nombreux pays, dont le nôtre, car les gouvernants redoutent la révolution, inspirée par l’expérience soviétique.
Le vote des crédits de guerre par tous les partis sociaux-démocrates est le point de rupture dans le mouvement ouvrier entre ceux (les futurs partis socialistes) qui soutiennent le régime impérialiste et ceux (les futurs partis communistes) qui le combattent.