Démocratie ? Etat de droit ? «Les Gilets jaunes ou la blessure non cicatrisée du référendum de 2005»
FIGAROVOX/ANALYSE - Pour Arnaud Benedetti, le mouvement des Gilets jaunes est entré dans une phase quasi révolutionnaire, et la colère qui en est à l'origine a été accumulée à mesure que la demande de souveraineté populaire fut confisquée au profit de la technocratie.
Arnaud Benedetti est professeur associé à l'Université Paris-Sorbonne. Il a publié Le coup de com' permanent (éd. du Cerf, 2017) dans lequel il détaille les stratégies de communication d'Emmanuel Macron.
Le gilet jaune est d'abord un révélateur. Il dit la crise du macronisme, laquelle constitue la crise d'un monde plus ancien encore dont Macron et ses marcheurs ne sont que les héritiers. L'histoire est celle de poupées russes qui s'emboîtent. Le packaging annonçait le neuf, là où l'usé cherchait à se renouveler. In fine les marcheurs, sans le savoir, articulaient une vieille idée de l'Europe, celle de Maastricht, une défense opportuniste des institutions d'une Ve République fatiguée et une conception d'abord technocratique de la politique. À tous les étages, on cadenassait toujours plus les souverainetés populaires. Ce sont ces dernières qui dans le désordre et le tumulte se manifestent samedi après samedi. Le «giletisme» est d'abord ce moment. Ce moment où se joue une rupture, ou un tournant, ce quelque chose qui engendre une situation radicalement nouvelle. Si commentateurs et acteurs se cassent le nez pour saisir et comprendre cet instant, c'est d'abord parce qu'il échappe à tous nos référentiels. C'est là le propre d'une révolution. [...]
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