Pour mémoire, le gouvernement a décidé à l’automne 2018 de prélever 1,5 milliard d’euros par an sur les bailleurs sociaux, appelés à participer au désendettement de la France. Cette ponction prend la forme d’une baisse de loyers imposée aux bailleurs sur leurs locataires touchant les APL, afin de compenser les coupes dans les APL de ces locataires pauvres et modestes. C’est ce que le gouvernement appelle la « réduction de loyer de solidarité » (RLS). Elle est d’un montant de 850 millions d’euros en 2018 et 2019, avant une montée en charge à 1,5 milliard par an à partir de 2020. Elle s’accompagne d’une hausse de la TVA sur les bailleurs sociaux de 5,5 % à 10 %, alourdissant la ponction annuelle de 700 millions…
Saignée
Face à cette saignée d’une ampleur inédite, représentant 7 % des revenus locatifs, vivement contestée l’an dernier par les bailleurs et associations, le gouvernement a promis que diverses compensations (prêts de haut de bilan, rallongement de la durée des prêts, baisse des taux d’emprunt, facilités de trésorerie et ventes HLM) rendraient la RLS indolore.
La Caisse des dépôts vient de publier une étude sensible, qui n’avait pas été publiée l’année dernière
Dans ce contexte tendu, la Caisse des dépôts vient de publier son étude annuelle consacrée aux perspectives financières à long terme des bailleurs sociaux. Un document tellement sensible qu’il n’avait pas été publié l’an dernier, pour cause de big bang en cours dans le secteur… [...]
Les HLM survivront, mais les constructions de nouveaux HLM vont nettement baisser
Mais si l’on regarde de plus près les conclusions de cet organisme public, il y a de quoi s’inquiéter, non pas de la survie des bailleurs, mais de leur capacité à répondre efficacement à la crise du logement. Car le niveau « élevé » de production dont se félicite la Caisse s’apparente en réalité, dans son scénario le plus optimiste, à une baisse continue de la production HLM. Celle-ci passerait ainsi sous la barre des 100 000 à partir de 2020, puis se situerait à une moyenne de 63 000 entre 2027 et 2055. Bien loin des objectifs de 150 000 HLM à construire chaque année, objectif annuel (jamais atteint) lors du précédent quinquennat. Les HLM survivront mais, pour reprendre les termes de l’étude, « au prix d’un repli substantiel de la production de logements à moyen terme ». Dans ce scénario, la construction est donc prévue pour « diminuer (– 38 % d’ici à vingt ans) ». [...]
Lire l'article intégral sur Alternatives économiques ici :https://www.alternatives-economiques.fr/hlm-mode-survie/00086579
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