par Pierre-Alain Millet le 10 septembre 2018
sur son blog : Le Blog Vénissian de Pierre-Alain Millet
La question des migrants a pris une place dominante dans les médias et la vie politique dès qu’on parle d’europe et du monde. Macron veut apparaitre comme un "progressiste" en europe avec Merkel, face aux "nationalistes et populistes" divers en Autriche, Italie, Pologne... Merkel progressiste ? On pourrait en rire quand on connait la réalité massive des travailleurs pauvres en Allemagne, et le traitement des réfugiés que l’Allemagne n’a pas décidé de garder ! Macron progressiste ? lui qui détruit les derniers droits sociaux et fait la chasse aux mineurs étrangers isolés dans toutes les grands agglomérations ! Tout le monde comprend qu’il tente de retrouver la configuration politique qui lui a réussi en 2017... seul candidat "démocratique" face à l’extrême-droite.
Cela pourrait n’être qu’une tactique politique sans plus d’importance que la dégradation de la démocratie qu’elle révèle si les questions des migrants n’étaient pas des questions de vie ou de mort, de situations terribles pour des millions de personnes, de familles, d’enfants contraints par la misère ou la guerre à fuir leur pays sur des routes pavées de trafiquants, passeurs pourris, milices violentes...
Trop souvent, le débat médiatique et malheureusement aussi le débat citoyen animé par les associations d’aide aux migrants, se limite à la question de l’accueil, au droit des migrants, à la politique d’asile. Le résultat est que les peuples sont tiraillés entre les solidarités populaires traditionnelles, bien réelles, et le rejet d’une mondialisation que ces migrants symbolisent et qui met en concurrence les peuples entre eux et dans chaque pays, rejet bien réel lui aussi.
Car le premier drame des migrants ne se passe pas à nos portes, mais au loin, dans les pays où les grandes puissances s’affrontent pour le (re)partage permanent du monde et de ses ressources. C’est bien la guerre et la misère qui provoque l’exode, et on ne peut parler de "droit à la mobilité" de "droit à choisir son pays de résidence" dans une réalité où ce sont les armes et la faim qui font les décisions des familles !
Il y a 40 ans, il y avait une émigration chinoise qui était à la fois celle d’un pays pauvre et celle des conflits politiques, mais aujourd’hui, sur toute la planète, les chinois sont... des touristes ! C’est le vieux débat des droits formels et réels, comment parler de droit quand on n’a pas de quoi manger, quand on se cache pour éviter les balles, quand on est pleure ses proches morts sous une bombe dont on a réchappé ? [...]
La suite ici : http://pierrealainmillet.fr/Pas-de-droit-a-la-mobilite-sans-la
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