On aurait pu croire que l'éducation nationale allait bénéficier de nouveaux moyens avec l'annonce des CP et CE1 à 12 élèves en zône prioritaire.
Pas du tout. Austérité européenne oblige, on coupe, on redéploie, on regroupe et ce sont d'abord les classes rurales qui sont visées. Le ministre a beau dire, les chiffres sont éloquents. Dans les départements où l'on crée et supprime des postes, les zones rurales sont déficitaires. Ce sont le plus souvent les villes qui profitent des créations. Il est vrai que le mouvement était déjà amorcé depuis longtemps puisqu'en 2015 et 2016, dans les 45 départements les plus ruraux, 1 200 classes avaient été supprimées. Sous la présidence de F. Hollande.
Une classe en moins, une école en moins et c'est un village qui se meurt un peu plus. Ce sont de jeunes parents qui hésiteront à s'y installer. Car l'annonce des "internats ruraux" ne peut les tranquilliser. Veut-on dès 3 ans ou dès 6 ans contraindre des enfants à l'internat pour satisfaire aux économies du ministère de l'éducation nationale ? Veut-on désertifier encore plus les campagnes pour accentuer la mortifère métropolisation de la France ?
Les luttes des maires, des parents d'élèves et des enseignants peuvent l'empêcher. YG.
"Blanquer a annoncé ce lundi la fermeture de 200 à 300 classes dans les écoles rurales. Des zones où classes et écoles ferment déjà chaque année, conduisant les enfants à devoir aller dans des écoles éloignées de chez eux, dans des classes de plus en plus nombreuses. "
"Le ministre de l'Education a assuré, début mars, que 200 à 300 classes rurales "grand maximum" (en solde net) seraient fermées. Une diminution nettement moindre qu'en 2015 et 2016, où, dans les 45 départements les plus ruraux, 1 200 classes (en solde net) avaient été fermées sur le cumul de ces deux années, a assuré le ministère. "
"Je suis engagé en ce moment dans une politique de reconquête du monde rural, on va créer des internats ruraux", a-t-il ajouté.
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