Cet article sur la spéculation et la hausse des prix, s’inscrit dans un cycle de chroniques de notre ami Romain Migus, journaliste français qui a longtemps exercé son métier au Venezuela où il se trouvait encore il y a quelques semaines.
Son témoignage est particulièrement opportun quand les médias français (on se demande bien pourquoi ?) désinforment.
LGS
“On va aller faire les courses avant que les prix n’augmentent” me dit Paola, en rigolant.
Paola, c’est la cousine qui habite dans notre appartement. Elle est biologiste, et travaille à l’Institut vénézuélien de recherche scientifique. C’est une sportive, ainsi qu’une écologiste radicale, ce qui est assez rare dans ce pays pétrolier. Chaussures de montagne aux pieds et sac à dos sur les épaules, elle crapahute avec autant de dextérité à la campagne qu’à la ville. Quand elle est en mode rat des champs, elle rapporte toutes sortes de pousses de plantes, de mousses et d’autres espèces végétales qu’elle entrepose soigneusement dans des pots qui s’entassent dans le salon de l’appartement ou sur le rebord des fenêtres. Dans le cas présent, c’est plutôt le rat des villes qui m’intéresse. Ce matin, on va aller remplir le frigo et son sac à dos ne sera pas de trop.
« On va aller dans un supermarché et on achètera les légumes au marché de Coche, me dit Paola, ça nous reviendra moins cher ».
Au contraire de l´année 2016, tous les produits sont désormais disponibles sur les étals et les files d´attente ont disparudevant les portes des supermarchés. Désormais ce sont les prix qui s´envolent chaque semaine. En un mois et demi passé à Caracas, les prix de la plupart des produits ont doublé. On comprendra donc que n´importe quelle discussion au Venezuela s´amorce par une catharsis nécessaire sur l´augmentation continuelle des prix à la consommation.[...]
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