L’adoption par le Parlement israélien de la « loi sur la Nation » est une confirmation de la dérive du gouvernement d’extrême droite pour lequel le caractère juif de l’État passe avant la démocratie. Et elle marque, selon une journaliste israélienne, « la fin de la démocratie ».
Carte 1 : Le rôle joué par les colonies
Carte 2 : La Cisjordanie aujourd’hui, un territoire fragmenté et contrôlé par Israël
Au dernier moment, juste avant la fin de la session parlementaire et le départ en vacances des députés, le Parlement israélien a voté la « loi sur la Nation », une loi constitutionnelle qui ne peut être abolie que par une majorité qualifiée. Une loi qui met la Cour suprême hors-jeu si elle envisageait de l’annuler, parce qu’elle contredirait les fondamentaux d’Israël comme « État juif et démocratique ». Cette loi s’ajoute à une autre loi, votée au cours de l’année, qui change radicalement l’équilibre entre les pouvoirs, et limite les possibilités de la Cour suprême de déclarer anticonstitutionnelle une loi votée par le Parlement (en hébreu ‘hoq ha-hitgabrut que l’on peut traduire par « loi sur la prééminence »).
Pourquoi cette urgence ? Pourquoi donner à cette loi une telle importance ? Avant de répondre à ces questions, résumons les dix articles de la loi sur la Nation :
Israël est la patrie historique du peuple juif ;
le symbole de l’État est le candélabre, son hymne est La Hatikvah (L’Espoir) ;
la capitale d’Israël est le grand Jérusalem réunifié ;
la langue officielle est l’hébreu ;
l’État est ouvert à l’immigration juive ;
l’État investira des moyens pour conserver ses liens avec les Juifs de l’étranger ;
l’État encouragera la colonisation juive ;
les calendriers officiels sont les calendriers hébreu et étranger (sic) ;
Les journées du judéocide, du souvenir (des soldats tombés au front) et de l’indépendance sont des journées officielles ;
le shabbat et les fêtes (juives) sont des journées chômées ;
l’amendement de cette loi ne peut être voté que par une loi fondamentale (constitutionnelle), à une majorité de 61 députés.
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