23 juillet 2018
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Nous poursuivons la publication d’un cycle de chroniques de notre ami Romain Migus, journaliste français qui a longtemps exercé son métier au Venezuela. Dans ces récits-témoignages, il a choisi de nous parler de ce pays en partant du réel, de la vie de tous les jours, de nous rapporter des anecdotes, des discussions avec les autochtones. Bref, Romain Migus trace un tableau pointilliste, nous offre du vécu, plonge dans le profond de l’âme vénézuélienne, se garde des informations de seconde main, laisse à d’autres les analyses politiques subjectives. Ce parti pris d’écriture est chargé de cette fraîcheur qui déplaira aux cyniques dont les discours ne résisteront pas à l’épreuve du temps.
LGS
9h du matin, Plaza Bolivar. Le centre de Caracas est dans sa plus normale effervescence. Les vendeurs de rues proposent des jus de fruits, des « tequeños » et des empanadas , très prisés lors du petit déjeuner. N´en déplaise aux ténors de l´industrie médiatique, il n´y a pas de mourants de faim à chaque coin de rue, pas de clochards ni mendiants. Les gens vont et viennent, affairés par leur train-train journalier. La crise et la guerre économique ne sont pas palpables dans l´espace public. La vie semble continuer en toute tranquillité. J´ai rendez-vous avec Enrique. Je l´attends à la Indiecita, situé dans une rue adjacente à la place Bolivar. C´est un café populaire qui sort tout droit des années 70. L´esthétique et la décoration n´ont jamais été modifié et nous renvoient à un autre temps : celui du boom pétrolier et de la Venezuela saoudite. Dans un coin, un tableau datant de cette époque. On y voit des hommes et des femmes buvant et faisant la fête, au cœur d´un paysage qui rappelle la région pétrolière du (...)