Par Yvan Yonnet membre du Bureau politique du Pardem
le 13 mai 2018
Période étrange que nous vivons, où tout ce qui était considéré comme des avancées sociales il y a encore quelques décennies, est présenté par la pensée dominante comme rétrograde et démodé. A l’heure où le gouvernement s’attaque au statut de la SNCF, il est bon de revenir sur le statut des IEG (industries électriques et gazières), lui-même mis à mal à coup de signature d’accords par des organisations syndicales réformistes appartenant toutes à la Confédération européenne des syndicats (CES).
Tous ces bien-pensants, défenseurs de l’ordre néolibéral, nous ramènent vers des conditions de vie semblables à celles de périodes antérieures à 1946 et leur modèle social semble bien être le modèle chinois. Il est donc important de rappeler comment, et dans quel but le statut des Industries électriques et gazières (IEG) a été créé.
Une entreprise au service de la population
La loi de nationalisation de l’électricité et du gaz adoptée le 8 avril 1946, faisait de l’électricité et du gaz un bien commun hors de portée du capital et des spéculateurs de tous genres. Le but de cette nationalisation : donner l’accès à l’électricité à tous, sur tout le territoire national et appliquer une péréquation tarifaire garantissant ainsi une l’égalité de traitement.
Cette politique d’électrification faisant partie d’une avancée sociale et économique sans précédent dans notre pays, il était impensable de faire réaliser ce projet par des salariés sans projet social. Le statut du personnel des industries électrique et gazières, approuvé par décret le 22 juin 1946, permettait aux salariés de s’investir pleinement dans le nouveau projet industriel. Dans la période d’après-guerre, la main d’œuvre était rare et il ne fallait pas perdre les compétences ouvrières. De plus, comme on le sait très bien aujourd’hui, un salarié qui est bien considéré dans son entreprise se trouve dans les meilleures conditions pour effectuer un travail de qualité.
Mais le statut particulier des agents des Industries électriques et gazières leur permettait surtout d’appliquer une égalité de traitement aux usagers sans crainte de pressions extérieures, alors qu’aujourd’hui, avec la dérive que connaît EDF depuis sa privatisation, un usager (devenu client) ne sera plus servi de la même manière lors d’une panne sur le réseau s’il est smicard ou préfet de région. [...]
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