Quand le capitalisme et les banques centrales s'intéressent au revenu universel ...
Lu sur Le blog de Liliane Held-Khawam

Les "quantitative easing" de la dernière décennie ont créé un assèchement de liquidités locales. Ceci est un fait observable. Les banques locales sont étranglées par diverses directives imposées par les tenants et « régulateurs » de la haute finance internationale (Finma pour la Suisse).
L’échec économique se propage, avec de multiples faillites de commerces et d’entreprises? Vous n’avez plus accès à vos capitaux-épargne? Vos autorités ne veulent plus vous remettre vos capitaux de retraite? Milton Friedman avait déjà prévu les conséquences du néo-libéralisme. Il a promu l’instrument qui devrait combler les maux générés par ses propres concepts.
L’hélicoptère monétaire, ou « quantitative easing pour le peuple« , fut avancé par le père du néolibéralisme, le monétariste Milton Friedman, et ce dès les années 60. « Dans sa logique monétariste, la banque centrale doit avoir recours à la distribution de liquidités (Friedman utilise alors l’image d’une distribution de billets par hélicoptère) pour mettre fin à un risque de spirale de baisse des prix. L’argent distribué vient gonfler la demande et relancer l’inflation.
La logique est bien celle du monétarisme : agir sur la masse monétaire pour agir sur les prix. On remarque aussi que ce concept se distingue de l’usage habituel de la planche à billets, qui sert souvent à combler un déficit chronique de l’Etat. Ici, l’Etat n’intervient pas, précisément pour éviter tout risque de spirale hyperinflationniste. En étant distribué aux agents économiques pour être dépensé, cet argent, au contraire, dispense l’Etat de s’endetter davantage et comble les déficits en venant grossir les revenus fiscaux. » (R Godin)
Reste plus qu’à savoir qui paie et si cela signifie une confiscation généralisée des avoirs bancaires…
LHK sur son blog.
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Difficile d’imaginer que des États désespérément surendettés – tels que la Grèce, l’Italie, l’Espagne, les États-Unis ou même la France – puissent un jour réellement mettre en œuvre un quelconque revenu de base universel. Et pourtant, ces pays sont aujourd’hui prêts à dépenser des dizaines de millions pour répliquer, chez eux, la fameuse « expérimentation finlandaise »! [...]
Comment ne pas être frappé par le soudain engouement des banques centrales européenne, suisse, américaine, japonaise et suédoise pour l’idée de « l’hélicoptère monétaire »?
« Vous pouvez créer de la monnaie et la distribuer aux gens. C’est l’hélicoptère monétaire. […] La question est de savoir […] quand il est opportun de recourir à ce type d’instrument de dernier recours. » (Peter Praet, économiste en chef de la BCE, 15.03.2016)
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Lire l'intégralité et les deux articles reproduits : https://lilianeheldkhawam.com/2018/04/04/revenu-universel-du-neo-liberalisme-jusquau-bout-v-held-la-tribune/
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Difficile d’imaginer que des États désespérément surendettés – tels que la Grèce, l’Italie, l’Espagne, les États-Unis ou même la France – puissent un jour réellement mettre en œuvre un quelconque revenu de base universel. Et pourtant, ces pays sont aujourd’hui prêts à dépenser des dizaines de millions pour répliquer, chez eux, la fameuse « expérimentation finlandaise »!
L’explication de ce paradoxe est en réalité très simple: le revenu de base ne coûtera rien aux États qui décideront de le mettre en œuvre. Il devrait même leur permettre de réaliser de gigantesques économies à un moment où ils en auront le plus grand besoin!
Mais cela ne sera pas nécessairement gratuit pour tout le monde…
Comment ne pas être frappé par le soudain engouement des banques centrales européenne, suisse, américaine, japonaise et suédoise pour l’idée de « l’hélicoptère monétaire »?
« Vous pouvez créer de la monnaie et la distribuer aux gens. C’est l’hélicoptère monétaire. […] La question est de savoir […] quand il est opportun de recourir à ce type d’instrument de dernier recours. » (Peter Praet, économiste en chef de la BCE, 15.03.2016)
La BCE évoque enfin la monnaie hélicoptère
Qu’est-ce que la monnaie hélicoptère ?
Qu’est-ce que l’hélicoptère ? Milton Friedman l’a décrit au début de sa carrière, à l’époque où la crise déflationniste des années 1930 est encore dans les mémoires. Dans la logique monétariste, la banque centrale doit avoir recours à la distribution de liquidités (Friedman utilise alors l’image d’une distribution de billets par hélicoptère) pour mettre fin à un risque de spirale de baisse des prix. L’argent distribué vient gonfler la demande et relancer l’inflation.
La logique est bien celle du monétarisme : agir sur la masse monétaire pour agir sur les prix. On remarque aussi que ce concept se distingue de l’usage habituel de la planche à billets, qui sert souvent à combler un déficit chronique de l’Etat. Ici, l’Etat n’intervient pas, précisément pour éviter tout risque de spirale hyperinflationniste. En étant distribué aux agents économiques pour être dépensé, cet argent, au contraire, dispense l’Etat de s’endetter davantage et comble les déficits en venant grossir les revenus fiscaux.
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Introduire le revenu de base pour confisquer l’épargne-retraite?Non, la Suisse n’est pas un pays communiste – très loin de cela, même. Et pourtant, la suppression pure et simple des rentes LPP – pourtant basées sur une épargne privée! – peut aujourd’hui être proposée ouvertement par des parlementaires sans susciter le moindre émoi. Et ce n’est pas d’un marginal quelconque – mais bien d’un représentant du plus grand parti politique helvétique – que nous vient aujourd’hui cette demande d’expropriation tout à fait inédite!
« Nous dépensons aujourd’hui des sommes colossales pour redistribuer les fonds des assurances sociales de façon équitable – et en particulier l’assurance-vieillesse, la prévoyance professionnelle (LPP), l’assurance-invalidité, l’assurance-chômage, l’assurance-accidents […] Si l’on pouvait économiser toutes ces dépenses de redistribution et verser un certain montant à tous les habitants de ce pays, alors me disais-je, l’idée [du revenu de base] mériterait réflexion. Mais cela impliquerait que l’on supprime toutes les aides sociales existantes. » (Sebastian Frehner, au cours des débats du Parlement suisse sur le Revenu de Base Inconditionnel)
Les militants fervents du revenu de base ont en tout cas de quoi se réjouir. Leurs vœux risquent bien de se réaliser plus vite encore qu’ils ne l’espèrent!
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