EDF : VA-T-ON VIVRE LA FIN D’UNE GRANDE DAME DE LA LIBERATION ?
Il y a 70 ans, le 8 avril 1946 étaient officiellement promulguée la loi de nationalisation du gaz et de l’électricité, élaborée et pilotée par le ministre communiste Marcel PAUL, laquelle s’imposait vu l’état de délabrement et de vétusté des ouvrages de production, de transport et de distribution.
L’élan créé par ce ministre permit d’en faire une des plus belles réussites au service de l’industrie et de la nation, en particulier par l’esprit service public du personnel qu’il insuffla dans ces 2 entreprises. Au sortir de la guerre dans une France exsangue, c’est le service public qui permet de fournir du courant à tous et au meilleurs tarifs, de construire les infrastructures de production et de distribution qui sont un des atouts de tous premier niveau de notre pays.
Cependant dès sa création au cours des années 50 avec la CECA on doit à l’Union Européenne d’avoir contraint la FRANCE privée de charbon français, pour assurer son indépendance énergétique, de devoir remplacer la production thermique par le nucléaire. Le nucléaire représente aujourd’hui près de 80% de l’électricité nationale ; procédant en permanence avec le concours du CEA, à toutes les mises au point indispensables pour assurer la sécurité des centrales. Cette impératif de sécurité au cœur du service public d’EDF, de ses agents sous statuts n’est à l’évidence pas celui d’une multinationale fonctionnant selon la logique de la rentabilité maximum pour ses actionnaires. Plus qu’ailleurs encore, dans un pays aussi nucléarisé que la France, la libéralisation du marché de l’énergie, la liquidation du monopole public et la privatisation d’EDF-GDF est une grave menace sur la sécurité énergétique mais aussi la sécurité tout court des français.
Depuis une trentaine d’années, forte de ses compétences mondialement reconnues, les directions successives d’EDF ont lancée l’entreprise publique dans des investissements tous azimuts et sur tous les continents, faisant d’elle l’une des premières multinationales de l’électricité au monde, le premier producteur d’électricité dans le monde, non sans avoir essuyé de cuisants fiasco financiers (à l’exemple de son implantation en Argentine) qui ont pu concourir à son endettement abyssal(37,4 milliards d’euros). Une expansion internationale loin de l’objectif de service public initialement confié au monopole public Électricité de France, mais servant à justifier la fuite en avant vers toujours plus de libéralisation et plus de concurrence.
Mais il y a aussi et surtout incompatibilité entre l’existence de services publics et la concurrence « libre et non faussée » imposée par l’UNION EUROPEENNE.A partir des années 2000, transposant les directives européennes, les gouvernements successifs suppriment le monopole public d’EDF au non de la constitution d’un marché « libre » européen de l’énergie résultant des traités européens. Cependant, jamais les français n’auront voté pour la privatisation d’EDF/GDF.
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