Publié le 15 Février 2017
Colombie : la construction de la paix controversée devant l'augmentation de la violence contre des leaders sociaux
Au cours des deux dernières années, tous les trois jours en moyenne, un leader social ou un défenseur des droits de l'homme a été assassiné.
En 2015, le CERAC a comptabilisé 105 assassinats. En 2016 le chiffre a pu être plus élevé; quelques médias ont parlé de 116 morts. Et seulement depuis l'approbation par le Congrès de l'accord de paix 17 leaders sociaux ont été assassinés.
Ces chiffres sont douloureux puisque derrière chaque mort il y a un drame humain profond. Et ce sont des chiffres inquiétants puisque nous pourrions répéter un patron, qui peut être résumé ainsi : les efforts pour obtenir la paix avec les groupes de guérilleros ou pour réaliser des réformes démocratiques, quand ils sont significatifs, comme l'est sans doute l'accord avec les Farc et les conversations avec l'ELN se sont accompagnés d'une augmentation de menaces et d'assassinats contre des leaders sociaux, en général de gauche.
De nombreuses études ont mis en évidence ce patron antidémocratique de la démocratie colombienne, conformément à laquelle, les ouvertures démocratiques et les avancées de nouvelles forces politiques, en général de gauche, sont violemment fermées par une augmentation de la violence contre les leaders sociaux déployée usuellement par des groupes paramilitaires. L'exemple le plus dramatique est sans aucun doute le génocide contre l'UP. Mais ce n'est malheureusement pas le seul.
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