Lors de la manifestation du 14 juin à Paris, des dockers avaient été accusés de violences alors qu'ils étaient gazés puis chargés par les policiers à la suite des provocations (des policiers et des casseurs) de fin de manifestation ! On se souvient que les provocations n'avaient pas cessé tout le long du parcours entre petits groupes décidés à en découdre avec la police et policiers casqués, bottés et armés de gaz lacrymogènes, de matraques … Tout avait été fait, depuis plusieurs manifestations parisiennes, pour que la tension monte. En fin de parcours les policiers avaient chargé et gazé jusque dans les cars qui attendaient les manifestants prêts à rentrer au Havre. Une grande partie des manifestants avaient dû renoncer à aller jusqu'au bout de la manifestation.
Peu nous importe que les banques soient taguées ou vandalisées. Peu nous importe que des députés traîtres à leurs électeurs et à leurs promesses soient affublés de noms d'oiseaux. Mais il est manifeste que les groupes minoritaires qui ont choisi ces modes d'action minoritaires ont fait le jeu du pouvoir. Notamment en favorisant les actions policières violentes contre les manifestants.
C'est ce qui s'est passé le 14 juin à Paris.
Nos camarades dockers sont les victimes de ces provocations. Au Havre les manifestations se sont déroulées dans le calme et elles ont été puissantes. A Paris la stratégie de la tension a fait des dockers havrais les boucs émissaires du gouvernement. Comme tant d'autres militants syndicaux et manifestants.
C’est seulement en août que des CRS portent plainte contre des dockers, soit deux mois après les festivités. Sous quelle pression gouvernementale ?
Le 31 Août 2016, deux mois après les faits, que la police parisienne avait fait irruption chez eux au petit matin pour les arrêter. Le jour de l'assemblée de rentrée de la CGT au Havre avec Philippe Martinez. Bizarre, non ? Le port du Havre s'était alors mis en grève pour obtenir leur libération.
Hier vendredi avait lieu le procès des deux dockers du Havre au Tribunal de Grande Instance de Paris. Les avocats ont démontré l'absence de preuves et d'éléments contre les accusés. Le verdict sera rendu le 16 décembre au TGI, quelques jours avant les fêtes. On verra quelle justice choisissent les magistrats : justice de classe ou justice sociale et respect des libertés syndicales et de manifestation ?
Nous exprimons ici toute notre solidarité avec les dockers.
Aujourd’hui, les procès contre les militants se multiplient pour faire taire toute contestation. Criminaliser le mouvement syndical, faire taire les plus revendicatifs, c'est ce à quoi s'acharnent le pouvoir. Pas sûr que les salariés s'y laissent prendre. Les coups sont trop rudes contre le monde du travail.
Et nous redisons tout notre mépris pour ce gouvernement. Ce n'est pas parce que Fillon choisit la politique du pire que ça nous fera changer d'avis. Socialistes et Républicains sont deux faces de la même politique. Tour à tour, ils font de plus en plus de mal aux salariés. Puissent ces derniers le leur rendre.
Par les luttes. Car ils ne peuvent désormais compter que eux-mêmes.
Action communiste
En complément, une réflexion du syndicat de la magistrature sur le rôle des magistrats et l'imaginaire neutralité de la justice.
De la loi au juge : une imaginaire neutralité
Politique. Le mot semble tabou dans les milieux judiciaires, comme frappé d'incompatibilité absolue avec l'activité qui s'y déploie. Accusations de politisation et revendications d'apolitisme s...
http://www.syndicat-magistrature.org/De-la-loi-au-juge-une-imaginaire.html
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