Publié le 21/05/2016 sur La Voix du Nord
Il est arrivé vers 15 h 45 et est resté trois quarts d’heure sur place, discutant avec les « camarades » de la CGT et de Sud, réunis en intersyndicale, et se prêtant au jeu des selfies. Philippe Martinez, le patron de la CGT au niveau national, est venu apporter son soutien aux manifestants qui bloquent le dépôt pétrolier Total d’Haulchin depuis jeudi.
Après une visite, dans la matinée, aux ouvriers de l’usine d’Arjowiggins de Wizernes, il a « fait un petit détour pour vous saluer ». Accompagné d’une horde de journalistes, Philippe Martinez a insisté sur la vigueur du mouvement : « La grève se généralise. Les salariés de quatre raffineries sont en grève. Et ce (samedi) matin, le gouvernement, malgré les déclarations de Valls et Hollande, a annoncé que les routiers seraient sortis de la loi El Khomri en ce qui concerne les heures supplémentaires. » Le cégétiste y voit là la preuve qu’il faut « généraliser le mouvement à la métallurgie, au commerce… On ira jusqu’au retrait de la loi. Quand on se bat, on peut gagner, mais si on ne se bat pas, on est sûr de perdre. »
« On ne répond pas jamais aux revendications en envoyant les forces de l’ordre »
Interrogé par La Voix sur la menace brandie par le Premier Ministre vendredi de lever les barrages en envoyant les forces de l’ordre, M. Martinez a estimé cela « scandaleux. On ne répond jamais aux revendications en envoyant les forces de l’ordre, mais en communiquant et en dialoguant. » Quant à la critique émise contre la CGT de bloquer le pays, il a reporté la faute sur l’exécutif : « C’est la vraie responsabilité d’un gouvernement qui n’écoute pas. »
La venue du cégétiste à la moustache n’y est sans doute pas pour rien, mais ce samedi, la mobilisation a connu un pic d’affluence, frisant les 200 participants. On a ainsi aperçu plusieurs élus communistes du territoire tels que les maires de Marly, Escaudain, Rœulx, ou encore la sénatrice Michelle Demessine, les conseillers départementaux Isabelle Denizon ou Jean-Claude Dulieu. Une présence qui a d’ailleurs fait grincer quelques dents parmi certains manifestants. M. Dulieu s’est ainsi un peu fait bousculer à l’arrivée de Philippe Martinez par un cégétiste qui lui a crié qu’il ne voulait pas de « récupération ».
Dons
Après trois jours de mobilisation, les syndicalistes semblent tenir bon. Il n’y a plus désormais qu’un barrage le long de la départementale 630, entre Douchy et Haulchin. Ce vendredi soir, les manifestants ont incendié le second point de blocage du dépôt pétrolier (côté Thiant). « On a tenu 48 heures sur deux points, résume Jean-Paul Delescaut, le responsable de l’Union locale CGT. Maintenant, on a décidé de concentrer toutes nos forces sur l’entrée principale. On va mettre en place une collecte sur la route. Ce (samedi) matin, un boulanger du secteur est venu nous apporter, sans rien demander, des petits pains et des baguettes. » Et le syndicaliste de sortir quelques billets de banque. « On a déjà reçu pas mal de dons, des mairies (sans citer lesquelles) aussi nous ont aidés. Ça va servir aux petits-déjeuners, aux repas. »
Le mouvement, qui s’étend sur toute la façade nord-ouest de la France, provoque des problèmes d’approvisionnement en carburant dans de nombreuses stations-service.
Par Jérémy Lemaire et Thomas Lo Presti (PHOTOS)
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