Vallourec : "difficile d'éviter les départs contraints" mais "pas de fermeture de site" selon le Président
Sur Fr3 Normandie
A Déville-lès-Rouen, les 380 salariés de l'usine de tubes pour l' industrie pétrolière sont concernés par un plan social qui prévoit au moins 100 suppressions de postes. Le président du directoire a présenté ce 6 avril sa stratégie devant les actionnaires du groupe
- Agence France Presse et FR3Normandie
- Publié le 06/04/2016 | 18:22, mis à jour le 06/04/2016 | 18:22
Philippe Crouzet, président du directoire de Vallourec, a estimé mercredi qu'il semblait "difficile d'éviter les départs contraints", dans le cadre du plan de restructuration annoncé en février et qui comporte la réduction de moitié des capacités de production du groupe en Europe.
Ce plan prévoit que les capacités de production européennes de Vallourec soient ramenées à 700.000 tonnes par an, ainsi que leur spécialisation en Allemagne (laminage) et en France (traitement thermique et finition).
Devant l'assemblée générale des actionnaires, M. Crouzet a rappelé l'engagement du groupe qu'il n'y ait "pas de fermeture de site" et "l'objectif de limiter, autant que faire se peut, l'impact sur l'emploi".
"C'est un objectif, ce n'est pas une certitude à ce stade", a-t-il prévenu, ajoutant qu'il semble difficile d'éviter les départs contraints". "Mais nous ferons tout pour les minimiser et faciliter le retour à l'emploi ou le maintien dans l'emploi de nos collègues qui pourraient être touchés", a-t-il ajouté.
Il a expliqué que le groupe prévoyait à la fois des "mesures à caractère social: retraites, reclassements, mobilité, départs volontaires" et des "mesures actives de réindustrialisation". "Nous ne négligerons aucun moyen pour atteindre cet objectif", a-t-il promis.
Une procédure de plan de sauvegarde de l'emploi a été lancée en France la semaine dernière et des "commissions de réindustrialisation" ont été mises en place pour les trois sites français les plus concernés (Saint-Saulve, Déville-les-Rouen, Cosne-sur-Loire) pour favoriser l'implantation de nouvelles activités et permettre le reclassement de salariés. "Les partenaires sociaux (...) sont déjà impliqués dans cette démarche", a dit M. Crouzet.
Vallourec est un groupe industriel français créé en 1889.
Au cours des années 2000, les restructurations et les créations de filiales à l’étranger réduiront peu à peu l'enracinement national et Vallourec abandonne certaines productions destinées à l'automobile par exemple. Ce faisant il réduit sa diversification, fournit principalement les marchés de l'énergie et rend le groupe vulnérable aux fluctuations du prix du pétrole.
En 2014, le groupe Vallourec compte 50 sites de production dans 20 pays différents et les usines françaises, à l'origine de la fortune du groupe, n’emploie plus que 22% des effectifs.
Et en 2015, la multinationale décide des mesures drastiques de réduction d'effectifs en Europe, notamment en France. Ne s'agit-il pas alors d'une stratégie de délocalisation de l’activité vers les pays à bas salaires ? Par exemple vers le Brésil où le groupe possède des usines ou vers la Chine où le groupe vient de renforcer ses positions.
On peut d'autant plus s'interroger que le résultat déficitaire présenté en 2014 est liée à des « jeux d’écriture », dénommés "dépréciation d’actif". C'est ce résultat qui a été avancé en 2015 pour la première annonce de réduction d'effectifs. Pourtant, sur les dix dernières années, de 2004 à 2014, le chiffre d'affaires de la multinationale n'a cessé de progresser. Certes la chute des prix du pétrole, l'accident nucléaire au Japon ont créé un contexte défavorable, mais la rentabilité à court terme exigée par les actionnaires semble être un non-sens dans des activités d'industrie lourde qui doivent, plus qu'aucune autre, se juger sur le long terme.
Jouer ainsi la vie des salariés au Monopoly de la mondialisation, c'est ça le capitalisme d'aujourd'hui. Et pour quelque temps avant une éventuelle nouvelle catastrophe boursière que la spéculation effrénée ne peut manquer de provoquer à nouveau.
A moins que les travailleurs, lassés d'être les jouets humains de ce monoply du XXIème siècle ne se révoltent, d'abord dans les pays où ils sauront s'organiser pour le faire.
Source : Un article lu sur le blog « La cuisine des patrons » que nous reproduirons dans un article ultérieur.
AC. Ce commentaire a été mis en ligne sur le blog d'Action communiste le 3 février 2016. Rien n'a changé.
SEULE LA LUTTE ...