Pour le SNES-FSU, le compte n’y est pas. Opposé depuis des mois à la réforme du collège, le syndicat du second degré dénonce aujourd’hui, avec des chiffres, la mise en place de la rentrée 2016-2017. « À grand renfort de communication, pour faire passer la réforme du collège, la ministre a annoncé 4 000 postes pour le collège dont aucun pour l’académie de Rouen – qui se félicitait en janvier de ne procéder à aucune suppression de postes dans les collèges », remarque ainsi Claire-Marie Fréret, co-secrétaire académique du SNES-FSU. « C’était finalement beaucoup espérer puisque la réalité est finalement de 46 suppressions de postes dans les collèges des deux départements ! »
Des services partagés
À plusieurs reprises, les élus de la FSU ont dénoncé dans les comités techniques cette carte scolaire, « une conséquence directe de la réforme du collège et montré que les moyens annoncés ne sont pas là ! » 70 % des classes bilangues anglais-allemand de l’académie disparaissent à la rentrée. Des enseignants qui devront enseigner à la fois dans le primaire et le secondaire, alors que la disparition de l’enseignement de l’allemand semble bel et bien programmée dans l’académie de Rouen. Comme le craignaient les enseignants qui ont manifesté à plusieurs reprises, certaines disciplines paient ainsi un lourd tribut à cette réforme : treize postes seront supprimés en allemand sur une centaine actuellement, dix-sept en technologie et quinze en lettres. « Plus de la moitié des collègues enseignant l’allemand verront leur service partagé entre plusieurs établissements, fragilisant encore la possibilité de faire vivre cet enseignement. À cela s’ajoutent 350 compléments de service pour les collègues titulaires de leur poste, sans compter les très nombreux ‘blocs de moyens provisoires’qui seront confiés à des remplaçants ou des contractuels, eux aussi à cheval sur plusieurs établissements. Comment la ministre peut-elle continuer à faire croire que ces nombreux collègues puissent participer au travail en équipe », poursuit Claire-Marie Fréret.
Pas de baisses d’effectifs annoncées pour les collégiens, qui resteront par ailleurs dans des classes de 27 ou 28 élèves.
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