Spécialisée dans la fabrication de tubes sans soudure pour l'industrie pétrolière, l'usine de Déville-lès-Rouen va être touchée par une vaste restructuration en cours dans les différents sites européens. Le projet de fermeture du laminoir inquiète beaucoup les syndicats qui craignent (et contestent) la suppression de plus de 150 emplois sur le site de Seine-Maritime...
Ce jeudi 18 février, profitant de l'annonce des résultats du groupe, une manifestation des salariés était organisée devant le siège social de Vallourec.
Publié par Michel El Diablo
LU DANS LA PRESSE (Liberté Hebdo) :
"Vallourec : la colère monte"
C'était une sourde colère. Elle se transforme en un grand cri. Dans le Valenciennois et la Sambre- Avesnois, salariés, syndicats, habitants, commerçants et élus se mobilisent ensemble pour éviter la suppression de centaines d'emplois supplémentaires et la fermeture du laminoir de Saint-Saulve.
La salle des fêtes de Saint-Saulve était comble, ce vendredi 5 février au soir. Quelques jours après la suppression d'un millier d'emplois en Europe et la fermeture de sites industriels annoncées par Vallourec, environ 400 personnes ont participé à l'assemblée générale réunie pour organiser la riposte.
Salariés, syndicalistes et élus, tous partagent la même indignation. En vendant son aciérie et en fermant son laminoir, Vallourec « abandonne ses racines », lance Salvatore Benedetti (CFDT), allusion à l'origine du groupe, dont le nom est la contraction de trois communes du Nord, Valenciennes, Louvroil, Recquignies. « La direction n'a jamais tenu ses engagements », rappelle Philippe Burette (CGT), évoquant les investissements attendus à Saint-Saulve. « La direction de Vallourec nous prend pour des cons », résume Philippe Verbeke, responsable de la Fédération CGT des travailleurs de la métallurgie. « C’est de la violence sociale ». Dehors, avant la réunion, ou dans la salle, plusieurs salariés évoquent un sentiment de « trahison ». La défiance pointe aussi vis-à-vis des « politiques ». Certains pensent que des élus du territoire « connaissaient le projet mais n'ont rien dit ». Un point de vue renforcé par le fait que les organisations syndicales ont été écartés des groupes de travail direction/ élus. « La porte nous a été fermée », rappelle Salvatore Benedetti. « On se demande à quoi ont servi ces groupes de travail », renchérit Philippe Burette. « Ces réunions n'ont pas servi à grand-chose », admet Cécile Gallez, maire de Saint-Saulve. « Plus vieille élue du coin», l'ancienne députée proche de Jean-Louis Borloo se souvient avoir « défilé » lors de la casse de la sidérurgie (Usinor) à Denain. « J’ai vu l’ouverture de Vallourec. Je refuse sa fermeture », dit-elle.
Dans le Valenciennois comme en Sambre-Avesnois, où Vallourec compte quatre autres sites, l'inquiétude grandit. « On est des métallos. On est meuleur, ébarbeur... On va nous proposer quoi à Pôle-emploi ? Animateur de centre social et aide-ménagère ? Il n'y a que ça dans le Valenciennois ou dans la Sambre », lâche Yohann Delbauve (CGT), d'Aulnoye-Aymeries. « J'ai un crédit pour la voiture, un autre pour la maison. On nous a demandé des efforts, on a travaillé en heures sup, on a travaillé le samedi. On nous a mené en bateau, et le bateau coule », lance Lodfi Manai, un salarié de Saint-Saulve. « On a tous peur de perdre notre emploi », avoue Ludovic, un salarié de PSA Valenciennes, socialiste et adhérent à la CFDT qui dit avoir « la rage » contre « les politiques (qui) nous bernent ». « Et après Vallourec, ce sera qui ?», interroge un militant du PG.
Du PCF à la droite, tous les élus présents ce soir-là affirment partager la même indignation. « Nous, les politiques, ne sommes pas des mêmes familles. On ne pense pas tous la même chose. Mais sur Vallourec, on a su parler d'une même voix », avance Fabien Roussel, secrétaire du PCF Nord et élu de Saint-Amand-les-Eaux. Jusqu'à présent, note Laurent Degallaix, député-maire (UDI) de Valenciennes, « on a été exemplaire ; on aurait peut-être dû être un peu plus punchy (...) mais il ne faut pas effrayer un repreneur ».
Alors maintenant ? Pourquoi faut-il se battre ? Eviter des licenciements secs et négocier des primes de départ ou maintenir le laminoir ? A la tribune ce S février, les élus CGT et CFDT en convenaient : le site de Saint-Saulve n’a pas d'avenir à long terme sans le maintien du laminoir. « Ne perdons pas de vue l'enjeu : éviter la fermeture du laminoir », soutient Fabien Roussel, partisan d’un large « comité de vigilance », associant salariés et élus. Cela verra peut- être le jour bientôt. Pour l'heure, plusieurs mobilisations sont annoncées. Le 18 février, FO et la CFDT appellent à manifester devant le siège de Vallourec, à Boulogne-Billancourt. Dans la région, une grande manifestation ENCADRÉS DE L'ARTICLE est prévue le 25 février à Valenciennes et le 5 mars à Aulnoye-Aymeries, à l'initiative de la CGT. « Rendez-vous dans la rue », lance Ludovic Bouvier (USTM CGT). « Et si nous allions voir les actionnaires ? » Le 6 avril, il se pourrait bien qu’une délégation réclame à l'assemblée générale le départ du président de Vallourec et le non versement des dividendes aux actionnaires.
par Mathieu Hebert
Journée d'action de La CGT en faveur de L'emploi, des retraites, du pouvoir d'achat, de La protection sociale et des services publics, un mot d'ordre identique à La journée du 26 janvier. Compte tenu de L'actualité du dossier de Vallourec, La CGT Nord n'organise pas de rassemblement à Lille, mais appelle à manifester à Valenciennes.
Rendez-vous à 10 h, place d'Armes, face à L'Hôtel de Ville. La CGT de Vallourec Saint-Saulve appelle à un rassemblement dès 8 h devant La tuberie, d'où Le cortège partira en direction de Valenciennes à pied. IL rejoindra ensuite La place d'Armes.
5 mars à Aulnoye-Aymeries
Rassemblement et manifestation avec Les salariés, habitants, commerçants et élus.
Heure et Lieu de départ à déterminer.
SOURCES:
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