Les agriculteurs normands se mobilisent contre la chute des prix. Réussiront-ils à obtenir ce qu’ils veulent de l’Union européenne, de la grande distribution, des abattoirs et de l'industrie agroalimentaire ? Le tout dans le cadre de la mondialisation capitaliste et de la « concurrence libre et non faussée » que leur syndicat majoritaire - la FNSEA - et beaucoup d'entre eux, ne remettent pas en cause? AC
Depuis ce mercredi 27 janvier, les agriculteurs normands sont sortis de leurs exploitations pour exprimer leur colère face à la chute continue des prix. La FNSEA 27 associée à la FNSEA 76 et aux JA de Haute-Normandie (Jeunes Agriculteurs) sont entrés en action dès 5 heures ce matin, avec des mouvements symboliques devant les sous-préfectures de Bernay et des Andelys.
En seine Mariritime, cinq blocages filtrants sont organisés à partir de 14h aujourd’hui, jusque vers 17h :
- au rond-point de Campeaux (sortie A150) à proximité de Barentin
- au rond-point de la clinique Mégival à Dieppe”
- au rond-point du Moulin d’Ecalles près d’Yvetot
- au rond-point de Saint-Jacques-sur-Darnétal sur la RN 31
- au rond-point de Manéglise sur la D 925 sur la route du Havre à Goderville
Le mouvement se prolongera demain jeudi :
- 9 h à 11 h : manifestation devant la cité administrative rue Saint-Sever à Rouen
- 11 h à 12 h : déplacement en convoi entre la Cité administrative et la Préfecture
A noter que les agriculteurs envisagent « de se coucher » symboliquement sur le pont Guillaume le Conquérant pour marquer leur mécontentement.
- 12 h à 14 h : pique-nique devant la Préfecture de Rouen suivi d’une rencontre avec la Préfète de la Région Normandie, Nicole Klein.
Vendredi après-mdi, à Caen au siège de la FDSEA (Colombelles), les agriculteurs ont prévu de réunir les parlementaires normands pour évoquer leurs problèmes et les soutiens qu’ils attendent.
« L’État n’est pas à la hauteur face à la crise agricole, résument les agriculteurs. L’agriculture française est confrontée depuis de long mois à une crise profonde : cours en baisse, charges toujours élevées et contraintes administratives et environnementales qui s’accumulent. Conséquences : les trésoreries dans de nombreuses exploitations sont exsangues, les agriculteurs se découragent et certains arrêtent l’élevage, voire le métier. Dans cette crise profonde, l’État porte une lourde part de responsabilité. Certes, il ne peut tout seul décréter l’augmentation des cours mais le ministre de l’Agriculture a-t-il fait tout ce qu’il fallait lors des tables rondes de cet été pour une meilleure répartition de la valeur ajoutée au sein des filières ? De même, a-t-il été suffisamment persuasif pour obtenir de ses collègues européens la mise en place de dispositifs permettant de soulager les différents marchés (lait, porcs, bovins viande) et ainsi permettre l’augmentation des cours ? Le Premier ministre, Manuel Valls, n’a pas également tenu les engagements pris lors de l’annonce du plan de soutien le 3 septembre dernier tant au niveau des mesures sociales que sur la pause environnementale. »
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