Mise à jour : 26/11/2015 par Fabien Massin sur normandie-actu
Les mesures de sécurité prises après les attentats du 13 novembre 2015 sont inapplicables, selon le principal syndicat enseignant du premier degré. (Photo d'illustration Fotolia)
Les professeurs des écoles ne veulent pas se transformer en gendarmes. Jeudi 26 novembre 2015, sur son site internet, le syndicat SNUipp-FSU de Seine-Maritime, principal syndicat enseignant du premier degré, a poussé un coup de gueule contre les consignes de sécurité transmises aux directeurs d’école. Si le syndicat ne conteste évidemment pas le « besoin de vigilance citoyenne », que « tous doivent adopter », ils jugent les consignes « inapplicables ». Le syndicat propose aux directeurs et directrices d’école de faire part de leurs craintes à la Direction académique des services de l’éducation nationale (Dasen) de Rouen (Seine-Maritime).
Ce plan impose aux personnels via les directeurs et directrices d’école, « un contrôle visuel des sacs » et un « contrôle systématique de l’identité des personnes étrangères à l’école », indique le SNUipp-FSU. Ces préconisations sont purement impossibles à mettre en œuvre à l’échelle d’un établissement. Cela est complètement déconnecté de la réalité de la vie des écoles : les entrées et les sorties dans les écoles sont multiples (CMP, taxis, Rased, livreurs, psy, parents…).
Pour le syndicat, les obligations de sécurité ne doivent pas faire dévier les directeurs d’école de leur mission première : enseigner.
Un directeur d’école est avant tout un enseignant responsable d’une classe ; ce n’est ni un concierge, ni un gendarme. C’est d’abord un enseignant qui doit garder une relation de confiance avec les usagers de l’école. Que ferait-il des soupçons forcément arbitraires qu’il pourrait porter sur un sac à la forme ou au contenu douteux ? Que fait le directeur d’école de sa classe quand il contrôle les identités du livreur, du chauffeur de taxi, de l’oncle, du cousin, de l’ami qui vient chercher, de façon inopinée, un enfant malade en pleine journée ?
Autre risque, selon le syndicat, accroître encore un peu plus la pression que subissent les équipes enseignantes.
Ce plan marque une fois de plus une fracture entre les instances décisionnelles et la réalité du terrain ; il ne fait qu’accroître une pression déjà bien trop lourde portée sur les directions d’école et les équipes enseignantes qui en l’état ne pourront en appliquer le contenu et se sentiront, bien souvent, coupables de ne pas pouvoir le faire.
Commentaires : Il faut donc créer des emplois. Justement le chômage est reparti à la hausse en Seine-Maritime. Mais ni la droite, ni le PS, ni le FN ne le feront car ils sont tous d'accord pour réduire les emplois dans les collectivités territoriales.
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