Sur Normandie actu
« Quand la SNCF programme des déserts ferroviaires ». Un rapport confidentiel de la SNCF préconiserait la suppression de trains en Normandie. Explications.
Mise à jour : 11/04/2015 à 10:36 par La Rédaction
C’est L’Humanité qui a lancé la bombe, mardi 31 mars 2015, avec un article titré « Quand la SNCF programme des déserts ferroviaires ». La journaliste, Kareen Janselme, y évoque « un rapport confidentiel qui préconise la suppression de plus de la moitié des lignes Intercités sur le territoire national ». Le quart nord-est de la France ou la Creuse ne seraient alors plus desservis par des transports nationaux, détaille L’Huma, listant des trains de nuit supprimés, des trajets réduits, des territoires non desservis…
Sur 300 trains concernés par l’offre actuelle, près de 160 seraient condamnés à disparaître en raison de leur coût et d’un taux de remplissage moyen de 50 %, selon elle insuffisant ».
Auditionnée par la commission sur l’avenir des Trains d’équilibre du territoire (TET) – les Intercités - la SNCF aurait préconisé « un changement radical du paysage ferroviaire », pour faire des économies. « Alors que l’État, autorité politique responsable de ses trains depuis 2011, a prolongé d’un an sa convention avec la SNCF, le secrétaire d’État chargé des Transports a confié en novembre au député PS du Calvados, Philippe Duron, la présidence d’une commission pour réfléchir à ce sujet », explique L’Humanité. En janvier, la SNCF était auditionnée pour donner son avis. En est sorti ce rapport, explosif.
Contacté par Normandie-actu, le porte-parole de la SNCF à la direction régionale de Normandie semble irrité de ces fuites, et « ne fera aucun commentaire, car c’est l’État qui prendra la décision, pas la SNCF ». Les informations divulguées par L’Humanité n’ont pas été, pour autant, démenties.
Si les préconisations de la SNCF étaient reprises par cette commission consacrée « aux trains d’équilibre du territoire », l’addition, en Normandie, pourrait être salée, détaille Paris Normandie, dans son édition du samedi 11 avril 2015, citant l’axe Paris-Rouen-Le Havre, mais aussi Caen-Le Mans-Tours ou encore Paris-Caen-Cherbourg-Deauville où la fréquence des trains pourrait être revue à la baisse, sensiblement. Philippe Duron doit remettre son rapport fin mai. Drôle de calendrier. Vendredi 3 avril 2015, Guillaume Pepy, patron de la SNCF, était, à Rouen, à la préfecture, pour présenter le « plan impact des lignes de Normandie », consacré plus précisément à l’amélioration de la ligne Paris-Rouen-Le Havre. Il a promis que la SNCF investirait 375 millions d’euros pour cette ligne. Il a « oublié » de parler des économies à venir…
Commentaires.
Voici les chiffres précis des économies prévues.
"Suppression organisée de toutes les offres de nuit (20 trains)
Suppression de toutes les dessertes nationales intercités dont les lignes Caen-Le Mans-Tours et Paris-Evreux-Serquigny.
Volonté de la SNCF de transférer des dessertes nationales « intercités » aux Régions dont la ligne Paris-Granville pour 10 trains par jour.
Projet de réduction de l’offre des dessertes TET par la SNCF sur toutes les autres lignes dont la ligne Paris-Rouen de 47 à 23 trains par jour (-51%), la ligne Paris-Le Havre de 27 trains par jour à 8 (- 70%) et les lignes Paris-Caen de 31 à 20 trains par jour (-35%) et Paris-Cherbourg de 14 à 6 trains par jour (-57%)
C’est au total 180 trains nationaux dont il est proposé la suppression !" ( relevé dans l'intervention de JL Lecomte, élu communiste, au conseil régional du 7 avril).
Des économies au détriment des salariés, des étudiants car ce sont eux, essentiellement qui empruntent ces trains. On suppose que Mr. Macron a déjà prévu de contacter les compagnies privées de bus à qui il offrira "des missions de services publics" ... pendant que la SNCF pourra continuer de dilapider l'argent du contribuables et des usagers dans des investissements hasardeux à l'étranger ( au Royauime-Uni par exemple ..., c'est déjà fait ). Ainsi les salariés et étudiants pourront profiter de la campagne normande car un trajet en bus Fécamp Le Havre, c'est entre une heure et demi et une heure 45 mn ! Tandis que le trajet en train c'était deux fois moins ( à l'imparfait, car la ligne Fécamp Bréauté Beuzeville a déjà été supprimée ...).
Saluons le combat des cheminots l'an dernier qui justement s'opposaient à cette politique ! Il serait grand temps que les usagers-salariés ou étudiants comprennent que le combat des cheminots est aussi le leur. Beaucoup ont compris mais les médias-chiens de garde ont tout fait en Juin dernier pour étouffer les voix différentes de ceux qui soutenaient les grèves des cheminots.
Si nous laissons faire demain, tout le monde y perdra : les usagers qui devront prendre leur voiture, les cheminots qui perdront des emplois et les Français qui subiront la pollution aggravée. Et de toute manière ce seront des emplois en moins pour leurs enfants.