
Rueil-Malmaison (92500)
La restructuration chez Linde provoque une grève
Maxime Fieschi |
Porcheville, vendredi matin. Les salariés grévistes ont monté un piquet de grève à l’entrée de l’usine spécialisée en production et conditionnement de gaz industriels et médicaux. (LP/M. Fi.)
Pas moins de 65 suppressions de postes dans toute la France, dont 13 pour le seul site de Porcheville. Ce vendredi matin, les salariés de la société Linde Gas, spécialisée dans la fabrication et le conditionnement de gaz industriels et médicaux, se sont mis en grève reconductible pour marquer leur inquiétude et leur colère.
Avec les salariés grévistes de treize autres sites de Linde Gas en France, ils protestent contre le vaste plan de réorganisation du groupe allemand qui a été annoncé lors du dernier comité central d’établissement et qui est actuellement en négociation entre la direction et les partenaires sociaux.
Ailleurs en Ile-de-France, Linde Gas compte deux autres implantations, l’une à Montereau (Seine-et-Marne) qui devrait être épargnée par le plan de sauvegarde de l’emploi, l’autre à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), vouée, elle, à une fermeture qui provoquera la suppression de 23 postes.
Des grévistes ont bloqué le site de Montereau et plusieurs employés de Rueil-Malmaison étaient présents ce vendredi matin devant l’usine de Porcheville pour joindre leurs voix à celles des employés yvelinois.
« Le projet de la direction prévoit d’automatiser le conditionnement en bouteilles et surtout de fermer et déménager l’unité qui pilote la fabrication des gaz », témoigne Sébastien Lepoittevin, élu CGT sur le site.
Cette unité, qui emploie 9 personnes, est tout simplement « le point névralgique de l’usine », insiste un autre élu CGT, qui ajoute : « La direction veut la fermer pour installer toutes les commandes à Barcelone, en Espagne, dans un centre de commandes qu’elle veut construire. »
Ainsi, la production se ferait toujours à Porcheville mais serait pilotée par des salariés espagnols. « On va faire fuir en Espagne tout notre savoir-faire technologique, s’alarme Sébastien Vertel, élu CGT. On sacrifie les atouts français dans une restructuration qui est surtout une opération financière hasardeuse. »
Une réunion de négociations est prévue lundi au siège français du groupe à Saint-Priest (Rhône).
Bassens (33) : les employés de Linde France en grève
Un mouvement avait déjà secoué l'entreprise l'an dernier.
En 2008, un service et cinq postes avaient supprimés sur le site de la zone industrialoportuaire de Bassens. Quelques mois plus tard, c'était le site de Mourenx (64) qui était fermé. Une nouvelle restructuration des effectifs se profile aujourd'hui dans l'entreprise Linde France, producteur de gaz médical et industriel.
En comité central d'entreprise, la direction annoncé la suppression de 60 à 80 postes, soit 10% des emplois sur le pays. A Bassens, deux postes seraient menacés. Les représentants syndicaux ont quitté hier la table de la réunion et un préavis de grève a été décidé pour demain vendredi à partir de 5 heures. Objectif : que Linde revienne sur son "plan de sauvegarde de l'emploi".

VIVARTE : 1 600 EMPLOIS
La Halle aux Vêtements va subir la fermeture de 174 de ses magasin

La Halle aux Vêtements va subir la fermeture de 174 de ses magasins à travers la France. (Photo Damien Meyer. AFP)
La direction du groupe, qui possède entre autres les enseignes La Halle, André et Kookaï, et qui emploie plus de 17 000 salariés en France, a annoncé le 6 avril la suppression de 1 600 postes, essentiellement dans ses magasins La Halle aux vêtements. «Les actionnaires se sont gavés en touchant plus d’un milliard d’euros d’intérêts», dénonce un syndicaliste FO du groupe, ajoutant que le groupe «a touché 30,4 millions d’euros de subventions d’allégements Fillon et 15 millions du CICE [crédit d’impôt compétitivité emploi]».
INTERMARCHÉ : 600 EMPLOIS
Intermarché logistique, filiale du géant de la distribution Intermarché (lui-même filiale des Mousquetaires), va supprimer au moins 600 postes d’ici 2018 : le nouveau plan «porte sur 600 salariés impactés avec la fermeture de 6 bases», explique le délégué syndical CGT Pascal Petit, précisant que les bases concernées sont Rostrenen (Côtes-d’Armor), Saint-Gérand (Morbihan), Levet (Cher), Avermes (Allier), Magny-le-Désert (Orne) et Mellac (Finistère). Selon Franck Barbato, de la CFDT, «on est plus sur 848 postes impactés et 241 créations de postes», donc un solde de 600 postes nets. Le responsable CFDT souligne que les postes créés risquent «de ne pas servir aux salariés qui vont être licenciés».
GEFCO : 500 EMPLOIS
Commentaire :
Sur les chantiers navals, dans le transport routier ou dans certains secteurs de la logistique où la pénibilité du travail est reconnue, les travailleurs détachés représentent désormais jusqu’à un tiers des effectifs employés. Bien souvent les entreprises n’hésitent pas à travailler dans l’illégalité la plus totale. Tout comme de faire travailler les chauffeurs 11 heures par jour pour huit heures déclarées. Ou six jours sur sept pour 5 jours déclarés. Et même quand la loi est respectée, les charges sociales qui correspondent à l’embauche de travailleurs détachés doivent être payées par l’employeur à leur pays d’origine. Des pays d’Europe de l’Est, où les charges sociales sont souvent extrêmement basses. Depuis deux ou trois ans ce sont des cas réguliers. L'inspection du travail manque de moyens et d'inspecteurs alors qu'il faudrait augmenter les contrôles. Et justement les gouvernements successifs, depuis l'instauration du travail détaché au niveau européen n'ont cessé de diminuer les moyens accordés aux contrôles : un hasard ?

© Gefco Le groupe logistique Gefco compte plus de 4 000 salariés dans toute la France.
Après Moryglobal, le groupe de messagerie Gefco a annoncé mardi étudier la suppression de 500 postes, soit plus de 10% de ses effectifs dans l’Hexagone. La société, qui compte plus de 4 000 salariés en France, est une ancienne filiale du groupe automobile PSA Peugeot Citroën, qui en a cédé 75% aux chemins de fer russes (RZD) fin 2012 pour 800 millions d’euros et conservé une participation minoritaire de 25%. «Nous ne fermons aucune agence mais nous devons réduire nos coûts», a déclaré le président du directoire de Gefco, Luc Nadal, lors d’une conférence de presse.
DIM : 265 EMPLOIS
Des syndicalistes de Dim avant le comité d’entreprise dans l’usine d’Autun le 16 avril. (Photo AFP)
La maison mère de Dim, le groupe DBApparel (qui possède aussi Playtex ou Wonderbra) a dévoilé mercredi un plan de restructuration prévoyant 600 suppressions de postes en Europe, dont 265 chez Dim. Les fonctions support d’Autun, berceau du fabricant de sous-vêtements en Saône-et-Loire, sont les principales visées, avec 165 emplois supprimés. «On est en train de péter l’entreprise», déplorait un syndicaliste mercredi.
SONY : 68 EMPLOIS
Sony DACD, la branche française du groupe d’électronique japonais consacrée à la conception et la distribution de DVD et Blu-Ray, compte fermer son site de Moissy Cramayel (Seine-et-Marne) en 2016, a apprisLibération jeudi. Soixante-huit personnes sur les 78 travaillant sur le site sont menacées de licenciement. Le plan est justifié, selon un document de la direction que Libération s’est procuré, par une «baisse de l’activité» sur la fonction de distribution du site. Ce dernier est en effet chargé de distribuer des DVD et Blu-Ray de plusieurs compagnies, dont Warner et Paramount, deux clients qui n’en seront plus dans les prochains mois.
TOTAL LA MEDE
Le mouvement qui a débuté jeudi à 4H00 est prévu pour durer jusqu’à samedi 4H00, a précisé à l’AFP Julien Granato, du syndicat CGT. Les autres syndicats n’ont pas appelé à la grève.
Commentaire : Total a annoncé une restructuration complète de son activité de raffinage en 2015. C'est que Toatl veut sécuriser ses dividendes car en 2014 le prix de son principal produit, le pétrole, passé de 110 à 55 dollars. En réalité les grands groupes pétroliers ont prévu depuis longtemps de faire disparaître le raffinage en France. Politique qui mettrait en cause l'indépendance énergétique de la France. Total justifie la suppression des emplois par la baisse du prix du baril. " Nous savons pourtant que le groupe gagne encore beaucoup d’argent quand le baril passe à 50 dollars. En 2014, ses bénéfices s’élèvent à 12 milliards de dollars. Total cherche tout simplement à sécuriser les dividendes pour les actionnaires" déplore la CGT.