Le 26 mai prochain, nous sommes appelés à élire nos députés européens.
Depuis 1957 les gouvernements européens ont oeuvré dans l'ombre pour enfermer les citoyens de chaque pays adhérent dans une Europe ayant pour principes quasi constitutionnels le capitalisme mondialisé : "Libre circulation des marchandises, des personnes, des services et des capitaux", "concurrence ... pas faussée".
Tout le pouvoir a été confié à la commission européenne, véritable gouvernement de l'Union européenne. Politique agricole commune, Traité de Maastricht, Traité de Lisbonne : peu à peu les Etats ont été privés de pans entiers de leur souveraineté au plan monétaire, commercial, économique, extérieur. Pendant ce temps la défense était confiée à l'OTAN.
Toute la politique de la France aujourd'hui est corsetée et inspirée par l'UE : Casse des transports publics, des retraites, du droit du travail, de la sécurité sociale, privatisations ... Tout est dans les directives. Toutes les luttes des dernières années ont eu pour enjeu ces politiques européennes. Même si les salariés, tout comme les gilets jaunes, préfèrent s'adresser à ceux qu'ils ont élus en France, en oubliant l'UE plus lointaine.
Dans cette Europe là, les Français peuvent voter pour un changement politique et social. Mais les traités européens s'y opposent. Juncker l'a bien martelé à propos de la Grèce : "Il ne peut pas y avoir de choix démocratique contre les traités européens".
Sauf à décider d'en sortir.
Alors changer l'Europe en changeant la majorité du Parlement européen ?
Ce dernier n'a aucun pouvoir. Il ne désigne pas la commission. Ni même le président de la commission. C'est un arrangement entre amis européistes et non le résultat de l'application d'un texte institutionnel. Même si le président était, jusqu'alors, le chef du parti victorieux : socialiste ou de droite. Le Parlement ne vote ni les traités, ni les directives, ni même les lois européennes. Chaque fois qu'il vote contre l'avis de la commission - c'est très rare - il doit ensuite discuter avec la commission et faire des "compromis". Il ne décide donc de rien.
Dans cette UE dominée par les lobbys et le capitalisme mondialisé, le citoyen n'a aucun pouvoir. Tous les 5 ans, les institutions européennes lui donnent l'illusion qu'il peut décider. Mais aucune élection au Parlement ne peut faire évoluer quoique ce soit en Europe. Et même si une percée des opposants aux politiques européennes se faisait, la droite européenne bâtirait une alliance très rapide avec les socialistes et les libéraux pour s'opposer au "populisme".
Alors la décision se fera dans chaque pays, mais certainement pas dans les urnes dimanche prochain.
Je ne veux cautionner ni l'illusion sociale, ni l'illusion démocratique. Je m'abstiendrai.
Soutenons, renforçons les luttes partout où elles existent - syndicales, politiques, gilets jaunes - et à faire la clarté sur les politiques européistes du pouvoir Macron-Philippe. Seule solution pour créer le rapport de force nécessaire pour en finir avec ces politiques européennes mortifères. Et pour sortir de cette UE qui les conduit.
Yvette Genestal
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